Sam Krack entre dans son appartement en 2019. Un état des lieux est alors réalisé par l’agence immobilière. Cette exploration d’un lieu, à la recherche de traces de vie qui se décrivent d’une façon presque picturale – « écaillée sur le côté, impressions rebouchage à l'intérieur et extérieur, jauni, gondolé, joints grossiers » – est le point de départ d’une méta-œuvre qui va se développer sur trois années.


Cet exercice rejoint plusieurs des préoccupations de l’artiste : un intérêt pour le modeste et l’insignifiant, l’ambiguïté du trompe l’œil, le pouvoir de la peinture dans le changement de statut d’une image, la notion de protocole qui codifie nos mises en œuvre quotidiennes, la mise en abyme de la réalité dans son image…


Sam Krack réalise alors les peintures des images témoins de l’état des lieux. 18 toiles sont réalisées au total Pour cette mise en exposition du document administratif. Pour l’état des lieux de sortie deux ans plus tard, ces peintures ont été accrochées dans l’appartement, à proximité des traces de vie visibles sur les murs, les portes, lavabos, placards. Aujourd’hui, l’appartement est habité par un autre. Les toiles sont rangées dans une caisse. L’état des lieux de l’agence les accompagne. L’appartement est en boîte et la caisse est une exposition potentielle et mobile en soit, à déployer, à décliner. 


Texte: Pauline Faure 

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